La grande guerre vue par Saint-Piat

 

Du 28 juillet 1914 au 11 novembre 1918, la Première guerre mondiale, qualifiée dès les débuts de Grande Guerre comme le montrent les cartes postales datées de 1914-1915, va entraîner dans un tourbillon destructeur l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie contre les pays de l’Entente (France, Grande-Bretagne), suivis par leurs alliés respectifs.

Dans une petite autobiographie de cette période rédigée après coup, André Binet, habitant de Saint-Piat, décrit « sa » mobilisation. Autre témoin de l’arrivée de la guerre à Saint-Piat, Léon Bloy. Écrivain français né en Dordogne, Léon Bloy (1846-1917) vit avec sa famille à Paris puis à Bourg-la-Reine à partir de 1911. À partir de 1912, Léon Bloy choisit la vallée de l’Eure pour passer les trois mois de l’été. . « Trouvaille et location d’une nouvelle demeure à Mévoisins, tout près de Saint-Piat. Villégiature pour l’année prochaine ! ». C’est là, deux ans plus tard, que la guerre troublera son repos estival.

Début août 1914, les choses sérieuses commencent face à une Allemagne qui tente l’entrée en France par l’Est. La France lance ses offensives : 6 août en Alsace. Fin août, les victoires allemandes obligent les Français à se replier et le gouvernement à quitter Paris pour Bordeaux. L’avancée allemande continue jusqu’à mi-septembre : passage de la Marne à Château-Thierry le 3 septembre ; occupation de Reims le 4 du même mois. Le 6 est lancée la première bataille de la Marne qui repousse enfin les Allemands jusqu’à l’Aisne. La guerre dite de tranchées commence le 15 décembre. Les « poilus » de Saint-Piat rendent compte de ces positions dans leurs lettres.

Les soldats y vivent et y meurent dans des conditions abominables d’inconfort et de danger permanent. Le froid, la boue, la vermine y règnent autant que le danger d’affronter l’ennemi. Monter à l’assaut du no man’s land pour attaquer relève d’un courage désespéré qui sait sa fin proche. Tirs et bombardements sont constants. Avec la description des combats, l’autre grand thème des lettres envoyées s’attache à la vie quotidienne des soldats : conditions « d’hébergement », nourriture, distractions… L’environnement difficile et l’alimentation sont au centre de leurs préoccupations.

À l’arrière, les hôpitaux naissent pour accueillir les nombreux blessés. Nous savons qu’une de ces ambulances de campagne était située à Maintenon, près de la gare. Dans son journal, Léon Bloy évoque la visite que ses filles y font. Des infirmières saint-piataises écrivent des cartes postales, témoignages de cette autre vie conditionnée par la guerre. Les registres municipaux, pour leur part, donnent vie au quotidien des habitants durant cette période difficile.

Un ensemble de témoignages qui font revivre la Grande guerre à travers les mots de chacun.

Pour en savoir plus la brochure n°20, La Grande Guerre vue par Saint-Piat, est disponible sur le site ou à la boulangerie.